Cette enquête précède le lancement du projet LE SHIP, un programme d’éducation par les pair-e-s en santé sexuelle qui débutera en août 2022 dans un établissement du secondaire I. La littérature faisant état de lacunes dans l’éducation sexuelle des jeunes suisses-ses, il s’agissait pour nous d’identifier les manques spécifiques à une population donnée en posant la question suivante : relativement à l’offre formelle d’éducation sexuelle actuellement reçue, en quoi les jeunes de l’établissement concerné par LE SHIP ont-ils-elles des besoins complémentaires ?
Cette recherche, descriptive et mixte, interroge au moyen de questionnaires anonymes abordant différents domaines de la santé sexuelle holistique, cinq populations de l’école que sont les jeunes (n=407), leurs parents (n=133), les enseignant-e-s (n=50), les autres professionnel-le-s de l’établissement (n=16), et les membres du Conseil de direction (n=3).
Parmi les résultats significatifs, c’est d’abord un besoin d’informations pratiques (premières expériences sexuelles, sexualités LGBTIQ+, masturbation, consentement) qui est formulé par les jeunes, ainsi que des questionnements sur la pornographie. Les lacunes identifiées relèvent de la prévention des risques liés à la santé sexuelle (IST-VIH et grossesses imprévues), et de la connaissance et application des droits sexuels dans l’environnement des jeunes, y compris digital. Les résultats témoignent à la fois de la prégnance de situations d’abus que jeunes et parents ne considèrent pas nécessairement comme telles, que de l’importance majeure du numérique et des pair-e-s dans la santé sexuelle des jeunes. L’éducation sexuelle étant globalement perçue comme insuffisante, nombre de jeunes souhaitent davantage d’espaces pour l’aborder à l’école.
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